La première fois que j’ai entendu Sampha, c’était plus tôt cette année sur la Gold Edition de l’album Devotion de Jessie Ware. Les deux artistes partageaient un duo sur Valentine, qui est en réalité un morceau remontant à 2011. Mais malgré la particularité de sa voix, je ne lui avais pas trop prêté attention. Ce n’est que bien plus tard que l’Anglais de 24 ans m’a tapé dans le tympan, accompagnant Drake sur le plateau de Late Night with Jimmy Fallon afin d’y interpréter Too Much, extrait de Nothing Was The Same. Le morceau est rapidement devenu ma piste préférée à la sortie de l’opus et j’ai finalement dû me rendre à l’évidence : toute la magie résidait pour moi dans le refrain de Sampha.
La chance (ou plutôt Sampha) m’a souri puisqu’une version solo est récemment apparue, suivie ensuite du nouveau titre Happens que j’ai choisi de vous faire découvrir aujourd’hui. Mais attardons-nous donc un peu sur l’artiste avant d’aller plus loin, sait-on jamais que vous soyez aussi ignorants à son sujet que je l’étais encore jusqu’à hier soir.
Déjà surnommé “le nouveau Stevie Wonder“, ce prodige de la soul alternative est tombé dans la musique grâce à son papa qui ramenait un CD à la maison toutes les semaines en rentrant du travail, et ça pouvait aussi bien être le dernier Pavarotti que le nouveau Spice Girls. Mais c’est la chanteuse malienne Oumou Sangaré qui a touché Sampha avec Worotan, un album qui l’influence encore aujourd’hui.
Outre les EP Sundanza en 2010 et Dual paru cet été, le chanteur a longtemps suivi Aaron Jerome en tournée pour SBTRKT, un projet pour lequel il a écrit et composé en plus d’apparaître sur cinq titres. Aujourd’hui, Sampha reconnaît à l’antenne de BBC Radio 1 “penser” à l’album mais souhaiter se concentrer sur la production afin de se perfectionner dans son art, même si son talent a déjà séduit plusieurs noms du milieu, d’autres collaborations étant à venir. Un comble pour celui dont les beats étaient jadis rejetés par tous ses amis MC du quartier !
Le double single Too Much/Happens est d’ores et déjà commercialisé sur iTunes et sera également disponible en vinyle en janvier. Une occasion de plus de se délecter de la fragilité de Sampha, évoluant sur la musique comme le funambule marche sur un fil : ses octaves tiraillées entre le ciel et la terre.
Si vous aimez, sachez qu’il participe également à Saint Heron, la première compilation de Solange qui célèbre ainsi la création de son label indépendant Saint Records.
