En décembre dernier, c’est avec la plus grande émotion que je vous annonçais ma réconciliation avec Beyoncé, la faute à son album éponyme et le génie d’un certains Boots qui a produit la majorité des pistes dont deux de mes préférées, à savoir Ghost/Haunted et Heaven. Nombreux sont ceux qui se sont dès lors demandé “Mais qui est Boots ?”, moi y compris. Sur la toile, on ne trouvait ni photo, ni infos, mis à part un contrat signé avec Roc Nation, le label de Jay Z, en juin 2013.
Une unique interview pour Pitchfork a finalement fait surface mais même après l’avoir lue, il y a des chances pour que votre curiosité ne soit toujours pas rassasiée. Parce que le jeune homme originaire de Miami préfère tout simplement entretenir le mystère aussi longtemps que possible. “Quand l’album [Beyoncé] est sorti, les gens ont commencé à appeler chez mes parents, a-t-il expliqué au site. Un gars a essayé de vendre des photos de moi, un truc complètement dingue dont j’essaie de me passer. C’était la folie pendant un moment. Je sais que l’information finira par trouver son chemin ; je ne suis pas stupide. Mais je ne veux pas être celui qui la livre à tout le monde. Ca peut très vite devenir un monde étrange.” Certains détails ont tout de même filtré, comme son véritable nom, Jordy Asher, ce qui a permis de retracer une partie de son parcours et qui m’a finalement laissée encore plus perplexe : en 2011 par exemple, il formait avec Cari Rae le duo indie pop BLONDS, projet qui a donné lieu à un EP et un album.
Il m’est difficile de mettre une étiquette sur Boots qui a appris la musique en autodidacte et a finalement toujours navigué là où le vent le menait. Et si son éclectisme transparaissait déjà sur l’opus du Queen Bey, il semble encore plus évident sur ses morceaux personnels. En février, pour son anniversaire, il offrait sur son site l’hypnotique Dust et il s’amuse depuis à dévoiler deux nouveaux titres un mardi sur deux, toujours généreusement mis à disposition en téléchargement gratuit sur son Soundcloud. Le tout fera ensuite l’objet d’une mixtape. L’univers varie à chaque chanson et ce fut donc encore une fois la surprise cette semaine quand il a partagé Alright avec ses sonorités rap, son sample du Prisencolinensinainciusol d’Adriano Celentano et son étonnante boucle old school qui vient rompre le rythme installé lors des deux premières minutes.
Et côté clip, Boots ne fait encore une fois rien comme tout le monde, que ce soit lui ou Cara Stricker à la réalisation. Les actions (ou je devrais sans doute même mettre ça au singulier tiens) sont lentes, l’esthétique est travaillée mais le concept reste aussi énigmatique que celui qui l’a pensé…
