L’année dernière, après avoir prêté sa plume à Brandy, John Legend et même Justin Bieber, Frank Ocean offrait gratuitement – et avec succès ! – nostalgia, ULTRA, à défaut de voir Def Jam faire avancer sa carrière alors qu’il était encore signé sous le nom de Lonny Breaux. Action-réaction : le chanteur leur répond “Donnez-moi un million de dollars si vous voulez le prochain album”. Et ce fut chose faite en juillet 2012 avec l’excellent channel ORANGE acclamé par la critique. Ça valait donc bien un joli spot dans la liste des Men of the Year 2012 de GQ…
Au cours d’une interview pour l’édition de décembre du magazine masculin, Frank – qui a écrit One Thing pour le dernier album d’Alicia Keys – a ainsi évoqué ses projets pour l’année à venir. Inévitablement, ceux-ci impliquent beaucoup d’écriture : pour un futur opus, mais aussi pour les autres à savoir Beyoncé… et Django Unchained, le prochain film de Quentin Tarantino sur les écrans en janvier ! Une aubaine pour cet artiste de 25 ans très sensible au 7ème art et qui dit écrire ses chansons comme l’on prendrait une photo de choses invisibles.
Il n’est pas étonnant alors d’apprendre que la tournée The Wall de Pink Floyd et son impressionnante mise en scène plaçant tout le long de la scène un énorme mur à projection inspire beaucoup Frank Ocean qui aimerait en faire le modèle… de sa tournée européenne. Oui, vous avez bien lu : Monsieur prévoit de traverser l’Atlantique en 2013, je peux donc rayer avec joie un item de ma wishlist, Amen.
Dans le reste de l’entretien, on découvre que sa petite maman voulait qu’il étudie le droit pour ne pas suivre les traces de son père, chanteur et claviériste qui les a abandonnés alors qu’il n’avait que 6 ans. Et puis, évidemment, on y aborde son homosexualité. Ou sa bisexualité ? Enfin, bref : je m’en fous et Frank aussi d’ailleurs.
“Certains ont dit : ‘Il raconte qu’il est tombé amoureux d’un mec pour faire le buzz’. Comme si c’était le meilleur buzz dans le monde du hip-hop ou de la black music. Donc je savais que si je faisais cette révélation, il fallait qu’elle aille de pair avec l’un des plus brillants chefs-d’œuvre de ma génération. Et c’est ce que j’ai fait”, a-t-il expliqué à GQ. “C’est avec respect que je considère la vie comme une dynamique constituée d’expériences tout aussi dynamiques. J’ai la même approche envers les genres musicaux, les étiquettes, les cases etc. Je suis dans ce business pour être créatif, je rabaisserais même cela à un fournisseur de contenu. Et l’un des contenus que je ne fournis pas, ce sont des vidéos porno. Je ne suis pas ce poster de femme nue au milieu d’un magazine masculin. Je n’essaie pas de vendre du sexe. Les gens devraient faire attention à ce détail dans ma lettre (ndlr : celle qui révèle sa vraie sexualité) : je n’ai pas eu besoin d’y mettre une étiquette pour qu’elle ait un impact. Parce que les gens se rendent compte qu’ils s’identifient à tout ce que je dis car, quand on parle d’une histoire d’amour, tout le monde ressent la même chose. En tant qu’auteur et créateur, je vous fais part de mes expériences. Prenez juste ce que je vous donne. Ne cherchez pas plus loin. Je vous donne ce que je ressens comme vous pouvez le ressentir. Le reste n’est pas perceptible : vous ne pouvez pas ressentir une case ou une étiquette. Ne vous enfermez pas là-dedans.”
Word.
