« Quand je suis arrivée à New York pour enregistrer, je venais d’avoir 20 ans. Je débarquais un peu dans tout cet univers, c’était aussi mon premier voyage aux États-Unis et je me suis vraiment laissée emporter par le mouvement. Il a pris mes chansons en me disant ‘Voilà, on va faire comme ci, comme ça !’. Sur le coup je n’osais vraiment rien dire ! Donc il en a fait quelque chose de très lisse, très propre avec tout le package américain (rires). Et quand on est rentrés avec ça à Paris, j’ai réécouté le tout. Une fois dans mon salon, le disque dans ma chaîne hi-fi et l’euphorie redescendue je me suis dit : ‘Merde ! Mais ce ne sont pas mes chansons telles que je les avais amenées là-bas ! Ce n’est pas ce que je voulais en faire’. J’ai cogité pendant un moment avant d’aller voir MyMajorCompany, et de leur dire que je n’allais pas pouvoir défendre cet album », a-t-elle confié lors d’une interview pour le site français PureCharts. Était-ce réellement un bon choix ? Nous ne le saurons jamais et c’est donc un album 100% Irma que je m’apprête à critiquer !
C’est avec Letter to the Lord que la chanteuse débute son concert dans ma chaîne Hi-Fi, morceau qui a donné son titre au CD. Très vite, je suis happée par la simplicité de ses mots, mis bout à bout pour former une jolie lettre d’amour sans fioritures. Arrive ensuite I Know, premier single dont le texte retient pour la première fois mon attention. Je ne suis pourtant qu’à la deuxième chanson mais déjà je m’extasie devant son écriture aux dialogues de la vie de tous les jours : c’est tellement bien dit qu’on s’y reconnaît avec une facilité déconcertante. Puis vient The Truth, qu’on s’imagine fredonner avec insouciance un soir d’été autour d’un feu, entre amis.
Amour secret, trouvé, égaré, désabusé, retrouvé : Irma parle des sentiments dans tous leurs états, dédicaçant chacun de ses titres (ou presque) à l’un de ses proches dans le livret de l’album (un petit clin d’œil appréciable lorsqu’on est une fanatique des leaflets comme moi – probablement la seule raison d’ailleurs pour laquelle je me rue encore en magasins pour ACHETER – oui, acheter – des CDs) . Et pour être tout à fait honnête, elle le fait avec une voix qui ne me touche pas, pourtant assez similaire à celle de ses collègues Ayo ou Imany qui sont parvenues à me séduire. In Love with the Devil confirmera d’ailleurs ses talents d’auteur et compositrice, exposant par contre à nouveau sa légèreté vocale. Toutefois, dans les aigus du hook de Your Guide, elle me rappellerait presque la divine Corinne Bailey Rae tandis qu’un vent de Tracy Chapman souffle sur Love You des riffs de guitare aux chœurs (dont les arrangements sont, soit dit en passant, juste brillants sur tous les morceaux !) jusqu’à sa façon de poser. Finalement, c’est à Every Smile que je décernerai mon coup de cœur juste parce que son refrain a su me transporter bien plus que n’importe quelle autre track.
Alors, Letter to the Lord n’est certainement pas l’album de l’année (je parle pour moi, bien entendu) mais il s’écoute volontiers du début à la fin. Car, non seulement il fera une soundtrack parfaite pour accompagner vos après-midis d’automne… mais il nous prouve également que le bonheur, c’est parfois « simple comme une chanson » d’Irma.
Irma Letter to the Lord, dans les bacs (belges) depuis le 28 octobre.
BONUS