Drake, un an plus tard...

Drake, un an plus tard...

Le 23 janvier 2011, Drake se produisait pour la première fois à Forest National. Ce samedi 7 avril 2012, il était de retour à Bruxelles. Un peu plus d’un an plus tard, à quel point les choses ont-elles changé ?

L’année dernière, Aubrey s’était pointé avec t-shirt, baggy et baskets après une première partie assurée par J. Cole (qui avait déjà été très bien accueilli alors même qu’il n’avait pas encore acquis la reconnaissance qu’il peut avoir aujourd’hui). Ses musiciens et choristes étaient cachés dans l’obscurité, derrière un décor uniquement composé de quelques barres lumineuses. Dommage quand on a la chance d’avoir du vrai live. Sinon, on avait quand même eu droit à quelques effets pyrotechniques et à un artiste bien bavard face à une salle remplie en grande partie de filles… mais pas si remplie que ça.

Un an plus tard, c’est Labrinth qui ouvre les festivités. Pour rappel, en février dernier, j’osais lui prédire un avenir très prometteur… Et ce petit bout de chemin avec le Club Paradise Tour n’a pas vraiment l’air de me contredire. Pour être tout à fait honnête, je pense que j’attendais sa performance avec encore plus d’impatience que celle de Drizzy : l’album Electronic Earth tournait en boucle sur mon Spotify depuis sa sortie, ses vidéos live m’avaient mis l’eau à la bouche et le jeune homme m’avait fait très bonne impression lors de notre entretien deux heures auparavant (l’interview arrive, patience papillons). Mais j’appréhendais un peu la façon dont serait reçu son univers étrange, fait de sons électroniques, guitares rock, basses dubstep, flow hip-hop et d’une voix soul se couvrant parfois d’un voile d’hélium (merci le vocoder)… J’ai poussé mes doutes et mes craintes vers la sortie dès son entrée : ce mec a su prendre possession de la scène comme les plus grands. Forcément, la réaction de la foule ne s’est pas faite attendre : ça s’est très vite mis à jumper dans tous les sens, heureux présage d’une bonne soirée…

Après s’être longuement fait désirer, le rideau s’est enfin levé sur Drake qui a découvert, cette fois, un Forest National qui a apparemment fini par afficher sold out. On applaudit : un point pour lui. Un deuxième point pour la tenue noire un brin plus classe que celle de 2011. Et une standing-ovation pour la mise en scène et les jeux de lumière : pas de feux d’artifices cette année, mais je ne m’en plaindrai pas, les visuels étaient mille fois plus travaillés.

Certes, nous avons donc eu droit à un show plus soigné. Mais on n’en dira pas autant des manières de Drake qui m’est apparu (ce n’est que mon humble avis) bien plus sûr de lui, et même trop. Oui, je suis une âme sensible : les f*ck à tout va et sans raison, ça m’offusque. Alors, après, vas-y que je fais tomber la chemise, que je m’éponge le visage avec mon débardeur en dévoilant mes nouveaux abdos par inadvertance, déclenchant au passage les cris de milliers de filles (je l’avoue : je garde encore des séquelles du concert un peu trop chaud de Trey Songz à ce jour).

Ces dernières furent d’ailleurs ravies d’entonner à tue-tête la partie très féminine de la setlist : Shot For Me, Marvin’s Room, Miss Me… Bref, tous les titres abordables par ton débit de paroles de non-anglophone et qui te permettent en plus de faire aller tes mains de gauche à droite façon Heal The World. Alors oui, je suis une fille moi aussi mais curieusement, je m’attendais à plus de sons lourds et je serais bien curieuse de savoir ce que les hommes de la salle ont pensé des choix de chansons du Canadien. Et aussi de son désormais traditionnel (on peut le dire, ça fait déjà deux tournées consécutives) speech de reconnaissance de la foule : pendant (au moins) 10 minutes qui semblent interminables, Drake décrit des fans au hasard un peu partout dans la salle, ce qui a le don d’exciter encore plus la gent féminine. Alors, la première fois, même si j’avais trouvé ça long, j’avais surtout trouvé ça cool. La seconde fois, ça devient déjà un peu plus emmerdant même si tu ne peux pas t’empêcher de trouver l’initiative sympa. Oui mais voilà, la rabat-joie que je suis aurait largement préféré entendre un voire deux morceaux de plus.

Autre grand défaut de ses concerts : Drake a tellement de collaborations qu’il se retrouve très souvent obligé d’écourter ses titres qu’il lui est impossible d’interpréter entièrement puisque Monsieur n’y a qu’un couplet. Je lui en tiendrai moins rigueur parce qu’il semble toutefois avoir compris la leçon avec Take Care qui compte moins de featurings que Thank Me Later et cela a sans doute eu un effet positif sur sa prestation.

Bon, je vais arrêter de râler maintenant parce que, quand même, j’ai passé une bonne soirée, j’ai senti une amélioration (j’aurais aimé un rappel mais c’est bien la première fois que je vois un artiste hip-hop prendre si bien le temps de remercier son public) et l’ambiance était au rendez-vous. Mais si la prochaine fois, je pourrais enfin avoir moins de bla bla et un peu plus de performance, ce ne serait absolument pas de refus… D’ici là, take care petit Drake car il y a une chose sur laquelle je ne changerai pas d’avis : l’industrie avait besoin d’un artiste comme toi !

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