The Weeknd : L'overdose

The Weeknd : L'overdose

Bon bah finalement, ça me réussit plutôt bien d’imposer de bonnes résolutions à mes artistes préférés qui se font un peu trop désirer : comme suggéré en janvier, Jessie J s’est décidée à se pointer au Festival Couleur Café et Frank Ocean a annoncé sa présence au Pukkelpop. Pour Lupe Fiasco, j’attends toujours mais The Weeknd a eu la merveilleuse idée de faire un passage éclair à Bruxelles en last minute au Recyclart, le 6 juin dernier. Amen.

Il faut dire que ça faisait quand même depuis avril 2011 que je vouais un culte à Abel Tesfaye. De préférence tard le soir, dans l’intimité de ma chambre. “Eargasm” garanti à chaque fois. Du coup, je dois vous avouer que je redoutais un peu l’épreuve du live… à tel point que j’ai esquivé avec soin chacun des sets mis en ligne, y compris celui à Coachella que je m’étais refusée à regarder dans son intégralité.

La veille, je n’étais pas plus rassurée : si le Canadien d’origine éthiopienne faisait salle comble au Bataclan, il suscitait également en parallèle des critiques assez mitigées engendrée par l’atmosphère du concert. C’est donc pleine d’appréhensions que je me suis rendue à sa première date belge, en espérant qu’Abel saurait me faire planer.

Dès les premières notes du titre High For This, la foule est extatique (et moi aussi). Les morceaux se succèdent, D.D., Montréal, The Birds Part. 1 & The Morning parmi mes préférés. Je regrette le réarrangement de Next, plus épuré que jamais, trop même. J’applaudis l’excellent solo de guitare en guise de fermeture de The Knowing et les musiciens qui se la jouent choristes avec un falsetto rivalisant sans problème avec celui de leur boss. La voix transcendante d’Abel est au rendez-vous. Certains ont toutefois crié au playback sur les réseaux sociaux après le show : peut-être est-ce de la mauvaise foi, mais j’ai du mal à y croire. D’autant plus que ses vocalises ne furent pas toujours un long fleuve tranquille et que fausses notes et problèmes de son avaient même été soulignés suite à son concert parisien. Par contre, je déplore son manque de dialogue avec son auditoire du jour. D’ailleurs, parlons-en, des gens.

Certes, on a eu quelques jolis moments de communion où tous chantaient à l’unisson mais cette soirée ne fut pas sans réveiller en moi les douloureux souvenirs du concert de Trey Songz. Cette fois, pas de crêpages de chignons. Juste des individus dénués de savoir-vivre voulant absolument passer devant toi alors que tu es déjà tellement compressée que tu arrives à sentir les gouttes de transpiration perler sur le t-shirt de ton voisin. On va jeter la pierre à l’étrange disposition de la scène dont on ne voyait pas grand chose sur tout le côté droit (aka celui de l’entrée et où donc tout le monde s’agglutinait). À noter que j’ai terminé ma soirée trempée et non, ce n’était pas The Weeknd qui m’avait fait mouiller ma petite culotte : juste des abrutis ayant jugé amusant de renverser leurs boissons. Je resterai positive en disant que, pour le coup, ça m’a plutôt bien rafraîchie. Mais sinon, oui, face à des fans un peu trop oppressants, je râle souvent car c’en est trop. Et alors que, d’ordinaire, j’aurais décrié la durée du concert (1h avec des chansons parfois interprétées qu’à moitié pour un répertoire comptant déjà plus de 30 chansons), pour une fois, j’étais presque soulagée de voir la fin arriver.

“xo til we overdose”. Et l’overdose a eu lieu. Mais je t’aime toujours Abel. Quand je t’ai rien que pour moi. Car en ce qui me concerne, plus question de te partager. On s’arrangera une petite session acoustique façon Wicked Games en guitare-voix (sublime rappel, soit dit en passant), juste toi et moi, promis. En attendant, si tu pouvais alimenter notre relation longue distance avec un album, ce serait cool, merci.

xo

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