Usher - Looking 4 Myself (review)

Usher - Looking 4 Myself (review) [one_three][/one_three]En mars 2011, j’assistais, pour le boulot, à la conférence de presse d’Usher à l’occasion de son passage au Sportpaleis. En pleine tournée, il nous expliquait qu’il trouvait quand même le temps de travailler tous les jours sur son prochain album de “rev pop”.

« Le son est particulier mais il est accepté internationalement. Les temps changent et les sonorités aussi : cela devient plus électronique. Et je trouve cela important d’évoluer avec son temps, en fonction de ce que les gens écoutent, de ce qu’est la culture pop. (…) La musique a évolué mais le vrai R&B n’a jamais disparu : c’est ce que j’appelle la soul. L’essence du rythm’n’blues a tellement changé que je voulais donner un nom à ce nouveau genre musical qui a beaucoup de succès ! Donc je l’ai appelé ‘pop’ car il est populaire et j’y ai ajouté ‘rev’ car je trouve cela révolutionnaire. Mais si vous écoutez ma musique, vous constaterez que je n’ai jamais oublié la vraie nature du R&B ou de la soul. Mais en lui donnant une autre forme, en l’associant à un autre genre, il est beaucoup plus facile pour l’artiste de proposer quelque chose de pertinent à son époque », avait-il raconté en évoquant même une possible collaboration avec Rihanna… qui n’a finalement pas eu lieu. Tout comme Looking 4 Myself ne comporte aucune trace de Labrinth, à part dans les remerciements (avec son pote Tinie Tempah).

À la place, on se tape à deux reprises l’oeuvre de la défunte Swedish House Mafia (attention, Numb et Euphoria ont du potentiel pour les charts et les dancefloors, c’est juste que ce n’est pas vraiment ma tasse de thé). Et Can’t Stop Won’t Stop, nouveau featuring avec will.i.am sur un sample d’Uptown Girl (Billy Joel). Certainement pas du meilleur goût et, dans le même registre, OMG était mille fois plus efficace. D’ailleurs, à titre de comparaison, Scream – produit par les Suédois Max Martin et Shellback – a parfaitement su trouver grâce à mes yeux.

Suivent l’orgasmique exercice vocal qu’est Climax et I Care For U, petite merveille aux éléments de dubstep savamment distillés par Danja. Mais les mains de ce dernier ne font pas toujours des miracles comme en témoigne l’insipide Show Me. Looking 4 Myself, chanson-titre de l’album en duo avec Luke Steele d’Empire Of The Sun, ne remue pas des montagnes non plus même s’il est intéressant de découvrir le chanteur de 33 ans dans un autre genre, à côté des Lemme See (feat. Rick Ross), Dive ou encore Lessons For The Lover qui sont du Usher tout craché.

Par contre, ses retrouvailles avec Pharrell Williams sur le Neptunien Twisted m’enchantent. Et que dire de Sins Of My Father et sa progression comme je les aime, avec des choeurs qui montent en puissance et harmonie pour se mêler aux cordes pour un titre sexy mais aussi personnel, où il évoque l’absence de son père… Oui parce qu’au niveau des paroles, ça ne vole pas toujours très haut et je regrette parfois le story-telling de ses premiers opus. Malgré tout, la track additionnelle I.F.U. (je vous laisse deviner ce que signifie l’abréviation) reste l’un de mes plus gros coups de cœur. Sans doute la faute au break et au violon.

À la recherche de lui-même, Usher vogue entre le son qui l’a fait connaître et l’exploration de sa rev’ pop, qu’il décrit comme un mélange de “modernité, musique et âme”. De l’âme. C’est au fond ce qu’il manque un peu à cet opus sur lequel j’aurais aimé qu’il donne un peu plus du sien, comme à l’époque de 8701 et Confessions qui demeurent, pour moi, ses deux meilleurs disques. Un peu déçue par Versus, j’attendais avec impatience L4M… Les premiers extraits présageaient que cet album serait celui de la “maturité” et on y est presque : on peut enfin apprendre à embrasser l’évolution d’Usher. Sa nouvelle direction est la bonne, il ne reste plus qu’à éviter les déviations inutiles.

À écouter d’urgence : I Care For U, Twisted, Sins of My Father, I.F.U.
Usher Looking 4 Myself, dans les bacs depuis le 11 juin (Sony Music).

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