NAO, for all I know (review)

NAO, for all I know (review)

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Après avoir assisté au concert de NAO au Botanique à Bruxelles hier 9 novembre, je dois vous avouer que j’ai bien des regrets. Celui d’avoir coupé ma crinière de lion par exemple. Ou de ne pas avoir demandé d’interview. Ou encore de ne pas avoir pu danser avec elle sur scène plutôt qu’au milieu d’une Orangerie affichant sold out où l’on était serrés comme des sardines. Mais je ne regrette certainement pas d’avoir acheté mon ticket ! Et mon amie non plus, bien que je l’aie traînée alors qu’elle ne connaissait que deux chansons avant le show.

Succédant à une introduction veloutée (les fans comprendront ce que j’ai essayé de faire ici), la chanteuse britannique a donné le ton de la soirée avec Happy, piste feel-good par excellence. Virevoltant de droite à gauche et ponctuant chacun de ses sourires d’élégants claquements de doigts, elle s’est rapidement imposée, aidée par son naturel désarmant et sa voix toujours aussi singulière et prouvant ainsi à tous qu’elle méritait largement sa place sur le podium du  BBC Sound of 2016 ! Adepte des mélanges, NAO a relevé le défi de réunir des spectateurs aux horizons musicaux parfois diamétralement différents, faisant danser aussi bien les amateurs de pop, rnb ou électro grâce à une setlist percutante adoucie de quelques moments plus aériens afin de lui permettre de reprendre son souffle, à l’instar du tendre Adore You, ou de puiser dans ses émotions comme avec le poignant In The Morning.

Malgré un bref retour aux sources avec So Good, la majeure partie du concert reposait bien évidemment sur son premier album For All We Know sorti en juillet dernier, magnifiant ainsi les majestueuses productions de GRADES probablement responsables de l’énergie intarissable de NAO. On ne s’étonne d’ailleurs pas de voir sa timidité revenir au galop dès que la musique n’est plus là pour alimenter l’assurance de son personnage scénique. Lorsqu’elle n’épatait pas le public avec ses talents de danseuse, la jeune femme de 28 ans déployait toute sa sensualité sur des ballades atmosphériques telles que le voluptueux Apple Cherry qui n’est pas sans rappeler FKA twigs. Entre chacun de ses refrains fracassants, elle flirtait avec aisance avec des registres incroyablement aigus, ajoutant ci et là des runs sans jamais trop en faire ; on n’en attendrait pas moins d’une diplômée en vocal jazz jadis professeur de chant, même si la présence de quelques choristes aurait été préférable à l’option des pistes pré-enregistrées.

Après un petit break en compagnie de son batteur durant une version de Trophy rallongée pour l’occasion par Señorita de Justin Timberlake, nous avons eu droit à un petit extra avec Blue Wine, qu’elle n’interprète habituellement pas au cours de sa tournée. Ce qui est plutôt surprenant quand on sait qu’il s’agit de son morceau préféré sur l’opus. Le temps s’est donc arrêté pendant 3min38 (j’ai compté ! — non, j’ai triché et j’ai demandé à Spotify) avant une dernière vague de ‘wonky funk’ comprenant Firefly, sa collaboration avec Mura Masa. Elle n’aurait pas pu terminer avec meilleur titre que Bad Blood et sa célèbre note grave qui m’a achevée et convaincue de lui porter une admiration sans fin l’année dernière, quelques mois après avoir découvert son Zillionaire grâce à Kim Cesarion. Certaines choses vous donnent parfois l’impression d’être plus riches qu’un millionnaire et une soirée avec NAO en est définitivement une.

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