Frank Ocean - nostalgia, ULTRA (review)

nouvel album de Frank Ocean [two_two][/two_two]Moi aussi, le nom ne me disait rien. Jusqu’à ce que j’apprenne qu’il s’agit en fait de Christopher Lonny Breaux, auteur de talent qui se cache derrière les titres Quickly (John Legend & Brandy), 1st & Love (Brandy à nouveau et c’est le même Monsieur que l’on peut entendre sur Surprise Ending) mais aussi Bigger… de Justin Bieber (ce n’est pas une référence pour tout le monde mais que cela ne vous empêche pas de lire la suite).  Mais depuis l’année dernière, on ne le connaît plus officiellement (et c’est valable pour l’État) que sous le nom de Christopher Francis Ocean.
 
 
Dernière recrue d’Odd Future (aka OFWGKTA qu’il a rencontré fin 2009 et considère comme sa famille), Christopher quitte la Nouvelle-Orléans pour Los Angeles à cause d’une tempête qui a inondé son home studio. Il s’en va donc squatter celui d’un ami en Californie et, malgré les promesses faites à sa mère et sa petite amie de l’époque, il ne reviendra jamais. Fin 2009, il est signé sur Def Jam qui décide mystérieusement de le laisser dans l’ombre… Las de ce manque d’action, Frank Ocean décide de sortir son album gratuitement en libre téléchargement. Et mettons tout de suite les choses au clair : nostalgia, ULTRA est une pépite.
 
Doté d’une vibe très 90’s, cet opus numérique nous embarque dans la vie de Frank : son enfance sans père, le suicide, la drogue, les femmes, le sexe, le divorce… Ses textes très personnels démontrent une maturité détonante pour un jeune homme de 23 ans. Car si ses chansons paraissent très simples de premier abord, on s’aperçoit rapidement qu’il y a du gros travail en amont. Ainsi, non seulement les paroles sont très travaillées, offrant de nombreuses métaphores mais on soulignera également son phrasé exceptionnel avec à la clé quelques perles comme We All Try, Novacane ou Swim Good.
 
[one_three][/one_three]Mais on retrouve aussi une influence assez « nerdienne » dans ce mélange de sonorités où se côtoient hip-hop, électro et rock puisque Frank Ocean nous propose également des samples de Coldplay (Strawberry Swing), MGMT (Electric Feels/Nature Feels) et The Eagles (Hotel California/American Wedding), osant même laisser le fameux solo de guitare de 2 minutes ce qui se révèle plutôt risqué sur un album de R&B. Certes le résultat n’est pas très surprenant mais ça s’écoute et l’éclectisme a toujours du mérite, surtout s’il est mis au service du thème central des 14 tracks :
 
« C’est nostalgique. C’est la nostalgie du passé. C’est l’impression que donne cet album. J’ai trouvé le titre 5min avant que l’on finisse le mastering, juste avant que l’on contacte les labels et que l’on sorte du studio. Et le ‘Ultra’, c’est parce que c’est aussi un album moderne dans ses sonorités. Je trouvais que ça sonnait bien. Je suis comme ça : je me lance. Le seul gros débat, c’était de savoir si j’utiliserais une barre oblique ou une virgule, mais la virgule donnait bien », explique l’artiste dans COMPLEX à propos de son œuvre, méticuleux au détail près.
 
Cette précision n’a pas échappé à Drake et Lupe Fiasco qui se sont empressés de le complimenter sur son travail. Mais le talent de cet enfant sauvage du hip-hop a également été reconnu par Pharrell Williams et Beyoncé qui collabore d’ailleurs actuellement avec lui !
 
À mi-chemin entre la rock’n’roll et ghetto attitude (il a notamment révélé que la E30 M3 qui illustre sa cover était la voiture de ses rêves depuis les primaires, période où sa chambre de gosse était déjà tapissée de posters de voitures et de filles en bikini), Frank Ocean nous délivre un album qui vient du cœur et c’est peut-être là qu’il fait toute la différence…
 
À télécharger d’urgence en cliquant ici !

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