All eyes on... JMSN

All eyes on... JMSN [one_three][/one_three]C’était sûrement un dimanche. De ceux comme celui-ci ; de ceux où j’ai juste envie de flâner toute la journée au lit, en pyjama, les rideaux fermés, à éventuellement rattraper mon retard sur ma liste de 91 films à regarder… ou à errer sur la toile pour finir par découvrir, de clic en clic, un artiste indépendant comme JMSN. Et de nombreux dimanches plus tard, je me décide enfin à vous le présenter.

Si aujourd’hui il répond au nom de JMSN (à prononcer Jameson, oui, comme l’alcool), Christian Berishaj fut autrefois connu en tant que Snow White au sein de Love Arcade, un groupe… pop-rock. À l’époque, l’Américain d’origine albanaise a 18 ans et enregistre un premier album très originalement intitulé Love Arcade sur lequel il joue tous les instruments puisqu’il s’agit en réalité d’un groupe fictif qui n’existe réellement que lors de concerts.

Le petit jeune de Detroit décide alors de vraiment la jouer en solo et s’envole pour L.A. où il se réinvente une identité : l’industrie le connaît désormais sous le nom de Christian TV avec des productions électro-pop. En janvier 2010, il signe ainsi chez Universal Motown et offre, quelques mois plus tard, la mixtape Who The F*ck Is Christian TV avant d’assurer les premières parties de Black Cards (le groupe formé par Pete Wentz de Fall Out Boy) et des Backstreet Boys.

Vous l’aurez constaté : Christian change d’alias, de son et de coupe de cheveux comme de chemise. C’est donc sans surprise qu’il finit par quitter son label pour créer White Room Records. C’est avec Girl (I Used To Know) en featuring avec le rappeur Boldy James qu’il annonce son nouveau virage musical en 2011 avant de donner naissance à l’univers mystique et R&B de JMSN avec †Priscilla†, sorti début 2012.

À travers 16 morceaux qu’il a lui-même écrits et produits, JMSN fait l’état des lieux d’une histoire d’amour qui a mal terminé. Désireux de “remuer des sentiments chez chacun”, il planifie de promouvoir chaque titre avec un visuel très fort à l’esthétique méticuleusement recherchée renforçant le côté obscur de ses textes (qui lui a d’ailleurs valu d’être rapidement comparé à The Weeknd) : “J’ai arrête d’écouter tout le monde et j’ai commencé à m’écouter un peu. Les labels vous font croire que vous devez courir après les radios. Mais vous ne devez pas vous en préoccuper : faites en sorte qu’elles viennent vers vous. C’est vraiment le dernier de mes soucis. Je sais ce que je veux et il fallait que je croie que j’étais assez bon pour faire ce que mon coeur me disait de faire. Quand j’étais signé chez une major, je venais avec mes idées sombres et on me répondait qu’il n’y avait pas de place pour ça. J’ai toujours aimé les visuels un peu dark qui contredisent la musique. Un clip peut donner à une chanson une dimension complètement différente. Pourquoi se cantonner aux paroles ? Soyons créatifs et usons de métaphores. C’est ça qui est génial dans la musique : elle peut signifier tellement de choses pour tellement de personnes. L’obscurité est une facette de la vie dont les gens ne voudraient pas qu’on parle autant. Mais c’est ce dont j’ai le plus envie de parler”, a-t-il expliqué à LifeAndTimes. Récemment, sa prise de risque a été récompensée par 6 prix au dernier LA Movie Festival pour Jameson, dont celui du Meilleur Clip.

“Je veux juste m’assurer d’être fier de tout ce que je sors parce qu’après tout, c’est censé me représenter. Si je n’aime pas ce que je fais alors comment pourrais-je vous demander d’aimer ça ?”, a-t-il confié à KarenCivil. Et c’est sans doute ce qui a fini par attirer mon attention : son esprit libre. Car Christian va où le vent (et le coeur) le porte, fort de ses diverses influences parmi lesquelles figurent Prince, Radiohead, Phil Collins ou encore Boys Noize. Mais je ne suis pas la seule à avoir apprécié cette authenticité puisqu’il est désormais dans le radar de quelques artistes internationaux, à commencer par Usher qui l’a cité parmi ses révélations musicales dans NME et qui l’a ensuite invité à se produire lors d’un évènement en faveur de son association New Look Foundation. Enfin, pas plus tard qu’au mois de juin, JMSN disait travailler sur des productions pour Kendrick Lamar et Ludacris. En dehors d’un contrat avec MTV (la chaîne habille ses programmes avec ses morceaux), l’avenir reste incertain pour ce faux nouveau-venu qui revient de loin et qui vit à présent sa musique au jour le jour : “J’essaie de faire vivre †Priscilla†. J’ai besoin de temps pour que le prochain album soit excellent mais j’ai déjà commencé à plancher dessus. Je ne peux pas me projeter aussi loin dans le futur car il se pourrait que j’arrive à un résultat qui devrait selon moi sortir immédiatement. Je ne peux pas donner de date, je ne veux pas m’imposer de limites”, a-t-il déclaré à LifeAndTimes.

Retrouvez JMSN sur Facebook et Twitter.
†Priscilla† est disponible sur Spotify, Soundcloud, iTunes et en physique.

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