The 20/20 Experience Tour : la vision parfaite

The 20/20 Experience Tour : la vision parfaite

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En 2007, j’ai délaissé Justin Timberlake pour assister à mon bal de fin d’année, pensant que j’aurai probablement une autre occasion de le voir en live dans deux ou trois ans et puis aussi parce que c’était quand même mon bal de promo, merde. Peut-être que j’aurais pu l’inciter à se prendre de sympathie pour moi et à compatir en le pressant de bien vouloir venir animer les festivités pour tous les étudiants après son show si j’avais pensé à faire une vidéo YouTube originale, comme cette Américaine prénommée Kelsey qui l’avait invité à venir au bal de la Marine quelques années plus tard. Mais je ne l’ai pas fait. Et j’ai donc attendu et prié, et attendu et j’ai même commencé à croire que je ne le verrais plus jamais ailleurs qu’au cinéma ou dans mon petit écran. 7 ans plus tard, JT a finalement ramené son Suit & Tie et the SexyBack et, croyez-moi, l’attente en a valu la peine, chaque centime en a voulu la peine, et même ma matinée de malchance en a voulu la peine. 

Quand le chanteur a annoncé en octobre un concert au Sportpaleis le 1er mai, je me suis assurée de réserver deux des tickets les plus chers que je pourrai trouver, sans même savoir qui voudrait bien m’accompagner (et dépenser autant d’argent pour un show). J’ai fini par convaincre assez facilement l’une de mes plus vieilles et meilleures amies et je me rends compte après coup que c’était une évidence d’y aller avec elle puisque c’est elle qui m’avait prêté, en 2002, Justified, le premier album solo de Justin.  Et depuis, mon appréciation pour sa musique n’a cessé de croître, FutureSex/LoveSounds demeurant à ce jour l’un de mes disques préférés de tous les temps. Et si je ne suis pas complètement tombée sous le charme de sa 20/20 Experience, je savais que je DEVAIS la vivre en live pour enfin l’apprécier à sa juste valeur.

Mais entrons donc dans le vif du sujet : Justin Timberlake ne plaisante pas, et Freestyle Steve, le DJ officiel chargé des premières parties de cette tournée, non plus. Le mec a mis le feu et a chauffé la salle comme il se devait pour accueillir la personne la plus attendue de la soirée. L’ancien membre de *NSYNC a ouvert les festivités À TEMPS ! (j’ai presque envie de le mettre en caractères 72) avec le sexy mais élégant Pusher Love Girl, donnant parfaitement le ton pour le reste de la représentation. Avec grande classe et un immense professionnalisme, Justin a interprété sans sourciller ses plus grands hits pendant 2h30 (!), avec une endurance et une justesse à toute épreuve, tout en prouvant qu’il savait toujours aussi bien se tortiller et exécuter plus de pirouettes que je n’ai jamais réussi à en faire durant mes nombreuses années de cours de danse jazz. Je me dois également de lever mon chapeau aux incroyables danseurs qui ont rempli leur mission avec une énergie infaillible, et le tout en costume s’il vous plaît. Mesdames et messieurs, c’est ce qu’on appelle le talent.

Justin Timberlake officiant clairement en tant que maître du rythme, il a pris la liberté de judicieusement changer la cadence tout au long de la soirée, tantôt assis derrière son piano pour la douce ballade Until The End of Time, tantôt guitare à la main pour reprendre Heartbreak Hotel d’Elvis Presley, chanter son dernier single Not a Bad Thing ou rendre hommage à un autre King, le très regretté Michael Jackson, avec le puissant Human Nature. Mais l’apogée du spectacle fut sans aucun doute le très entraînant Let the Groove Get In qui a marqué le plus grand événement des festivités : *spoiler alert* la scène mouvante. Comme si le décor n’était pas déjà assez impressionnant, les stage designers ont pensé que ce serait formidable d’ajouter une extension qui s’élève et balaie l’intégralité du parterre afin de permettre à Justin de rejoindre une autre petite scène à l’autre bout de la salle. Une généreuse idée de génie puisque tout le monde avait ainsi la chance d’admirer le bel oiseau de plus près.

Autre raison pour laquelle j’attendais cette chanson avec impatience : lorsque je l’ai écoutée pour la première fois, j’ai tout de suite perçu son énorme potentiel live et à quel point un groupe devait s’amuser en jouant un tel morceau. Ce qui m’amène aux Tennessee Kids. Plus tôt dans la journée, j’ai eu le privilège d’interviewer Aaron Camper, l’un des choristes de JT (restez connectés !). Je lui ai parlé de ma fascination pour ce métier entre ombre et lumière, sans savoir vraiment trouver les bons mots pour expliquer mon étrange obsession. Mais je les ai trouvés en le regardant, lui et ses collègues, ainsi que tous les musiciens : ils harmonisent. Les chansons, oui, mais aussi l’ambiance générale, me faisant presque regretter d’avoir abandonné mes rêves de musique adolescents.

Mais revenons à Justin Timberlake. Et à quel point ce concert m’a fait changer d’avis de bien des manières. À quel point je ne parvenais pas à concevoir Mirrors comme titre de clôture mais qu’il s’est avéré l’un des moments les plus magiques du show, si apaisant mais bouleversant à la fois. À quel point je hais les artistes qui discutent à peine avec leur audience mais Justin, qui n’est visiblement pas un adepte de banalités, est parvenu à interagir avec ses fans d’une façon que je n’avais jamais expérimentée auparavant. Et je suppose finalement que cette indéfinissable communion est ce qui arrive quand vous faites tout ce qui est en votre pouvoir pour garantir à votre public une vision parfaite.

Quand j’ai rencontré Aaron, il m’a dit qu’il était fatigué et j’ai pensé en silence “Comment tu peux être aussi fatigué alors que tu avais congé pas plus tard qu’hier ?”. Mais après avoir vécu cette tournée 20/20, je sais pourquoi. Tout comme je me suis aperçue une fois de plus que, comme Justin Timberlake le chante, What Goes Around… Comes Around. Le Karma existe, mes amis. Le retard de mon bus qui a ruiné tout le planning de mon début de journée a été compensé par une super interview avec Aaron Camper. Danser dans l’allée avec les choristes et pouvoir ensuite assister à la fin du concert pratiquement au premier rang m’a fait oublier toutes les fois où les autres spectateurs m’ont poussée pour aller au bar alors que mon amie et moi tentions tant bien que mal de ne pas dépasser les lignes destinées à laisser la place nécessaire aux éléments de la plateforme suspendue. Et cette soirée absolument magique valait bien mes 99,5€ déboursés, ce qui est probablement la plus grosse somme que j’aie jamais dépensée pour un ticket. Morale de l’histoire : The 20/20 Experience was definitely NOT A BAD THING. So, Justin… could we please Take Back The Night?

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