All eyes on... Jon Bellion

All eyes on... Jon Bellion

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Ce mois-ci, j’ai envie de vouer un culte à Jon Bellion. Son nom ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais il est pourtant derrière deux hits de ces deux dernières années… C’est bon, j’ai votre attention ? Alors commençons par le début.

Jon Bellion est un jeune auteur, chanteur, producteur et rappeur américain de 24 ans. Son frère, de 10 ans son aîné, a fait de lui un amateur de hip-hop, tandis que sa sœur l’a initié à l’alternative de Death Cab for Cutie. Naviguant entre ces deux pôles musicaux, son point de repère demeure néanmoins Kanye West et c’est d’ailleurs inspiré par son idole qu’il décide de quitter l’université au bout d’un an à peine pour poursuivre son rêve. Son père accepte mais ne l’autorise à rester à la maison que s’il se trouve un job. Jon se trouve alors à travailler pendant une année entière dans une cantine et profite de son temps libre pour lancer sur la toile une mixtape en 2011 : Scattered Thoughts Vol. 1. Celle-ci lui permettra d’arriver jusqu’aux oreilles de Kara DioGuardi, A&R chez Warner ayant signé Jason Derulo (et également auteur de titres pour Céline Dion, Christina Aguilera ou encore Enrique Iglesias). C’est elle qui lui offrira un contrat d’édition. “La mixtape a atterri entre les mains de ce stagiaire, Matt, chez Warner Bros. Il a flippé quand il l’a entendue et l’a apportée à Kara qui m’a appelé et m’a dit ‘Je peux signer toute ton équipe. Le mec qui fait les beats, le chanteur, le rappeur, tout le monde’, s’est-il souvenu dans Interview. Quand je lui ai dit que je faisais tout, elle m’a lancé ‘Je veux te voir demain dans mon bureau !’. J’ai fini par signer mon contrat d’édition grâce à elle et, pendant 18 mois, je me suis juste concentré sur l’art de faire de la musique. Un an plus tard, j’ai décroché mon premier placement, qui était Monster“.

En effet, c’est bien Jon Bellion qui est à l’origine du refrain entraînant de Monster, morceau interprété par Eminem et Rihanna fin 2013. Il a également co-écrit et produit Trumpets de Jason Derulo. Petite anecdote : ce dernier titre aurait normalement dû figurer sur The Separation, le second album de Jon Bellion paru la même année, à l’instar de son premier opus Translations Through Speakers.

Vous l’aurez compris, “chômer”, ne fait certainement pas partie du vocabulaire de Jon Bellion, qui signe entretemps sur le label indépendant Visionary Music Group et dévoile, en septembre 2014, un excellent troisième album, The Definition. Translations Through Speakers, c’était littéralement moi, traduisant à peine mes aspirations, a-t-il expliqué à Complex. The Separation, c’était ‘Wow, il est en quelque sorte en train de se séparer de tout le reste. Il y a quelque chose d’intéressant là-dedans et s’il propose un truc différent, je vais à nouveau y prêter une oreille’. The Definition, c’est ma façon de dire ‘Merci de m’être fidèle. Voilà la ligne d’arrivée, maintenant les choses sérieuses commencent.”

Ce nouvel opus semble donc enfin à la hauteur de ses aspirations et c’est une réussite dont il ne se cache pas, n’hésitant pas à déclarer fièrement que The Definition est meilleur que la chanson Monster sur Life + Times. “Les gens auront besoin d’un peu de temps pour s’en rendre compte, mais cet album est de classe internationale. Je le ferais écouter à Kanye. Je le ferais écouter à JAY. Je le ferais écouter à Band of Horses et je me foutrais de leur opinion”, renchérit-il. Pour certains, ses commentaires passeront pour de la vanité, mais pour moi, il s’agit surtout de lucidité. Car Jon Bellion a une vision très juste de sa musique et c’est sans surprise que, comme il l’avait prédit précédemment, c’est bien cet album qui lui a réellement permis de faire parler de lui. “À l’époque, je ne m’attendais pas – et ce n’est d’ailleurs pas arrivé – à me retrouver sur Complex. Je ne m’attendais pas à ce que Fader écrive sur moi parce que ma musique n’était pas encore assez bonne. Je suis juste quelqu’un de très réaliste, a-t-il reconnu dans NYLON. (…) J’ai balancé Munny Right et tout à coup, tous les blogs sont sortis de nulle part pour me dire ‘On adorerait tout présenter en avant-première !’. Et je ne vais pas leur dire ‘Je vous emmerde, parce que vous ne vouliez rien avoir à faire avec moi au début’, parce que mes disques n’étaient tout simplement pas assez bons au début. Maintenant, mes titres envoient du lourd”.

Et ses morceaux sont tellement énormes qu’il peut se targuer d’avoir fait sa première tournée nationale, The Beautiful Mind Tour, à guichets fermés l’automne dernier, juste après avoir fait forte impression au Wireless en juillet. Soulignons par la même occasion qu’il fait TOUT avec les moyens du bord (tout en attribuant son évolution artistique aux musiciens de son groupe), qu’il s’agisse du financement de ses albums (qui sont tous disponibles GRATUITEMENT s’il vous plaît) ou de ses clips (qu’il réalise lui-même depuis la vidéo de Dead Man Walking, seul ou à plusieurs).

Signé dans le plus grand secret (il voulait prouver qu’on pouvait garder le contrôle de sa musique tout en rejoignant une maison de disques) chez Capitol Records, Jon Bellion prépare un nouveau coup de maître cette année, à en juger par la qualité de ses trois nouveaux singles qui ont TOUS le potentiel de caracoler au sommet des charts selon moi : All Time Low (le titre grâce auquel je l’ai découvert et qui me fait mourir à chaque refrain), Woodstock (Psychedelic Fiction) et Woke The F*ck Up, en ligne depuis ce lundi. Autant de morceaux qu’il aura l’occasion de présenter en live plus tard ce mois-ci au cours de sa nouvelle tournée The Definition Tour.

Jon Bellion a également trouvé le temps de participer au deuxième album de Zedd, True Colors, sur un titre baptisé Beautiful Now. Pour être honnête, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé (mais ça devrait sans doute faire l’affaire des radios cet été) et si ce n’est pas la vôtre non plus, peut-être que vous saurez mieux apprécier son rap au côté de Blaque Keyz, son meilleur ami et collaborateur de longue date. L’un dans l’autre, sa versatilité et sa grande ouverture d’esprit prouvent une fois de plus que rien ne peut arrêter le jeune homme dans sa conquête du monde entier !

Aimez Jon, suivez Jon.

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